Symphonies d'un resplendissant automne : Mâcon, du 4 au 15 novembre 2015

Mâcon, le pont Saint-Laurent sur la Saône. Photographie © Luciani71.

Par Eusebius ——

Malgré la relative proximité de l'agglomération lyonnaise, malgré sa faible population — moins de 35.000 habitants — Mâcon ne s'endort pas sur les berges de la Saône et peut s'enorgueillir d'entretenir une vie culturelle riche : Une scène nationale, un bel orchestre symphonique associé à un conservatoire de qualité, et la 22^e édition du Festival Symphonies d'automne, qui s'ouvre le 4 novembre.

Durant une petite quinzaine, associant tous les acteurs locaux à une riche programmation, de la chanson pop, du jazz vocal  aux airs baroques, des apéritifs musicaux avec chœurs et ensembles vocaux, cette manifestation devenue incontournable culminera  avec le concours international de chant lyrique. Doté de 14 500 € de prix et d'engagements¹, il occupe une place originale dans le paysage français.

Des 200 pré-inscriptions, une soixantaine de candidats ont été retenus pour concourir aux épreuves de sélection qui s'achèveront par la finale avec orchestre le 15 novembre, présentée par Frédéric Lodéon. Comme à l'accoutumée, les voix de femmes y sont les plus nombreuses.  Pas moins de 14 nationalités seront représentées, avec une participation coréenne particulièrement généreuse. Le jury, largement renouvelé, associe des chanteurs-enseignants réputés (Sara Matarranz Sanz, Brigitte Balleys et François Le Roux), des professionnels de référence (Raymond Duffaut, Nicolas Bucher) au compositeur Nicolas Bacri, la présidence étant assurée par Eric Geneste, chef de l'Orchestre Symphonique de Mâcon et directeur artistique du concours, cheville ouvrière de la manifestation. Mentionnons aussi les quatre pianistes accompagnateurs, toujours discrets, mais dont la responsabilité au service des candidats est redoutable : Agnès Graziano, Nubuyoshi Shima, Marieke Hofmann et Landry Chosson.

L'une des particularités du concours réside dans la commande annuelle par Mâcon Symphonies d'œuvres imposées aux candidats (mélodie française contemporaine). Après beaucoup de noms réputés, dont Thierry Escaich en 2013, puis quatre compositeurs résidant dans la région, c'est à Nicolas Bacri, internationalement reconnu, qu'il a été fait appel cette année. Le corpus constitué par ce répertoire fait actuellement l'objet d'un enregistrement, réalisé en collaboration avec la Cité de la Voix de Vézelay².

Les Lauréats. Photographie © Claire Joly.

Le concours est public, et chacun peut librement assister aux auditions au Conservatoire (3). Nul doute que ces vendanges tardives ne nous réservent d'excellentes surprises⁴ !

Eusebius
2 novembre 2015

1. Le mécénat, les partenariats financiers et artistiques  se renforcent d'année en année, attestant la vitalité de ce qui est devenu une véritable institution.
2. Les œuvres avec piano sont dues à : Isabelle Aboulker, Roger Boutry, Guillaume Conesson, Richard Dubugnon, Marc-Olivier Dupin, Thierry Escaich, Graciane Finzi, Laurent Petitgirard, Eric Tanguy, Fabien Waksman ; celles orchestrées sont signées : Jean-Claude Amiot, Jean-Françoios Basteau, Thierry Bouchet, Richard Dubugnon, Clément Mepas et Laurent Petitgirard.
3. Seule la finale avec orchestre symphonique, sur la Scène nationale, est payante
4. Au cours des dernières années, de beaux talents ont été récompensés : Alexia Cousin, François Lis, Anna Kasyan, Elisabeth Bailey , Alexandre Duhamel, Hen Shi, Simone Riksman, Gaëlle Arquez, Csilla Csövari, Aurore Bucher, Marion Lebègue, Anaïs Constant, Marina Viotti…